Å Propos de Nous

CHOCOBO

lundi 18 août 2008

Originaire de la région de Montréal au Canada, Danielle et moi-même, Roger nous sommes rencontrés au milieu des années 90 un mercredi soir d'avril qui changera nos vies à jamais. Quand nous ne naviguons pas Danielle est informaticienne et je suis ingénieur électrique.
Nous sommes déménagé à Ottawa à la fin de 1998 au moment ou le "boom" technologique faisait rage. Tous deux n’avions aucune idée sur les bateaux à moteur et les voiliers n’existaient que dans les chansons. Contrairement à la plupart des couples de marins le rêveur ici est Danielle.
Pendant l’été de 1999, Danielle a été affectée à un travail contractuel pour Poste Canada, qui a un bâtiment juste à côté de Hog’s Back à Ottawa. Hog’s Back est l’endroit à Ottawa où la rivière Rideau se sépare en deux parties, une branche est la rivière elle-même alors que l'autre est le début du Canal Rideau. Il s’agit d’un lieu agréable où les gens s’assoient et apprécient le paysage. Le domaine de la voile est très développé à Ottawa et particulièrement sur la Rivière des Outaouais où vous pouvez parfois voir jusqu’à 100 voiliers un samedi après-midi ensoleillé. Mais à Hog’s Back les voiliers ne sont pas légion. On y voit plutôt de petites embarcations à moteur ou des Kayaks.
Danielle était assise là et eu l’une de ses célèbres « idées simples ». Hey, on devrait avoir un bateau! Comme la plupart des idées de Danielle, le concept est simple mais la réalisation est habituellement une toute autre histoire. N’importe qui s’adonnant à la voile ou au bateau à moteur sait que posséder un bateau n’est pas une chose simple. Elle amena néanmoins l’idée à la maison mais je n’étais pas très chaud à l’idée d’un bateau à moteur bruyant et sentant la fumée. Après une brève négociation le consensus s’arrêta sur un voilier.
Cela à commencé avec Dolphin-23, lequel fut changé plus tard par un Ontario-32.Mais c’est aux environs de 2003 que l'idée d'un voyage de voile a commencé germer. Danielle eu une autre idée simple. Hey, on devrait aller en voilier un an dans les Caraïbes! Encore une fois la réalité nous rattrapa assez vite. Je n’étais pas très chaud à l’idée de dépenser autant de temps et d’argent pour aller passer un an dans un ensemble d’îles qui peuvent très facilement être visitées en avion. Et que faisons-nous avec la maison ? Et les meubles ? Essayons-nous d'obtenir un congé sabbatique au travail ou bien on démissionne?
En fait, un tel voyage quand vous n'êtes pas à la retraite engendre des coûts fixes énormes. Mon raisonnement était que si nous devions faire autant d’efforts pour un voyage de voile alors autant le faire en grand. Allons faire le tour complet du monde! Il faut se rappeler qu’à ce moment-là Herbert et Diane Stuemer étaient juste de retour de leur voyage autour du monde à bord de leur voilier le Northern Magic et l'idée de faire un voyage similaire semblait non seulement faisable mais également très tentant.Pour commencer, l'Ontario-32 est un bateau superbe mais il n’est pas fait pour l’océan et définitivement trop petit pour un voyage autour du monde.
C’est donc en décembre 2005 que Chocobo arrive dans l’histoire. Ce Manta-40 est un catamaran de croisière avec tout ce que vous avez besoin pour une vie descente durant les 4 à 5 ans que le voyage durera. Les deux années et demie qui suivront seront consacrées non seulement à préparer Chocobo pour le voyage mais également à préparer nos deux marins d’eau douce. Le bateau, fabriqué en 1997, était en bon état mais nécessitait quelques travaux et améliorations.
De plus, les voyages du type « j'arrête de travailler pendant 4 à 5 ans » sont plutôt dispendieux et un certain temps était nécessaire pour amasser une bourse de voyage. Finalement, après de longs mois de travail intenses à changer et réparer des équipements valant une fortune et à vendre tous nos biens pour une peau de chagrin, tout était prêt pour le grand départ. La suite reste encore à écrire.

Il y a en fait toute une histoire derrière le choix d’acheter un catamaran. Notre premier bateau était un Dolphin-23 1975 appelé Marisa. Ce monocoque avec quille rétractable est un très bon bateau pour s’initier à la voile et nous l’avons abondamment navigué sur la rivière des Outaouais à Ottawa. C'était un bon bateau et nous l’avons vraiment apprécié en plus de passer plusieurs fins de semaine sur l’eau. Marisa avait une petite carlingue avec une couchette en V très confortable.
Cependant, il y avait certains inconvénients tels que le fait qu'un morceau carré du matelas s’enlevait pour découvrir la toilette chimique que nous avions à bord. Rien de mieux que de dormir la tête sur la toilette, particulièrement quand quelqu'un veut l’utiliser au milieu de la nuit! C'est probablement de là que viens le terme anglais « head » pour exprimer la toilette sur un bateau! En outre, le dessus de carlingue était suffisamment haut pour que je puisse me lever que ma tête touche à peine le plafond en autant que je me tienne sur mes genoux. Rapidement nous avons réalisé que Marisa et nous n'était pas relation qui pouvais durer.
Nous avons donc changé pour un bateau un peu plus confortable et se fut un Ontario-32 1977 que nous avons appelé Stamina, pour sa résistance à long terme. Ici encore c’était un très beau monocoque mais il était beaucoup plus confortable que Marisa. Sur Stamina nous avions un four au propane, une glacière, une table, une chaufferette au diesel, une toilette avec une porte et même une table de navigation. L'intérieur était fini en teck ce qui lui donnait une gueule incroyable. A bord de Stamina nous pouvions maintenant rester beaucoup plus longtemps sur l'eau et après une saison sur la rivière des Outaouais, nous l’avons amenée subito presto sur le lac Ontario ou il pouvait enfin respirer un peu et s’épanouir en tant que voilier.
La région de Kingston sur le lac Ontario offre une étendue d’eau beaucoup plus vaste que la rivière des Outaouais, de telle sorte qu’il nous était maintenant possible de partir pour des voyages de plus de dix jours en passant d’une baie et d’une ile à l’autre. C'est à ce moment-là que l'idée de faire le tour du monde est arrivée pour la première fois.

La question était quel type de bateau avons-nous besoins pour un tel voyage? Malheureusement, il était clair que Stamina n’était pas à la mesure de nos ambitions. Le bateau était définitivement assez solide pour soutenir les vigueurs de l’océan mais le moteur, un mono cylindre Yanmar diesel original de 10 Hp, une machine que ne mourra probablement jamais, était une machine bien brave et vaillante mais il ne fallait pas trop en demander. De plus, sans réfrigérateur ni douche, nous étions bien braves et vaillants mais il ne fallait pas trop en demander!
Par contre, il y avait un autre élément d’une importance capitale qu’il fallait considérer et s’était la gite. La gite est l’inclinaison du voilier lorsque le vent pousse sur les voiles. La seule raison pour laquelle le bateau ne tombe pas sur le coté c’est qu’il y a un contrepoids dans la quille qui maintient le voilier au dessus de l’eau. Depuis le début avec Marisa, Danielle ressentait un très haut niveau d’inconfort lorsque le bateau gite. Au début nous pensions que c’était à cause que le bateau était trop petit mais plus tard sur Stamina le malaise était encore très présent. J’utilise ici le mot ¨malaise¨ et non pas ¨peur¨ ce n’est définitivement pas de peur dont il est question ici. Danielle peut avoir peur de bien des choses mais pas de l’eau, et elle l’a démontré à plusieurs reprises. Le cas le plus patent fut probablement lors de notre première sortie sur le lac Ontario à bord de Stamina. Nous naviguions en direction de l’ile Main Duck située à environ 18 miles de Collin’s Bay. À environ trois quart du chemin le vent s’est levé et devenait trop fort pour laisser la voile avant complètement ouverte. Ne devions l’enrouler partiellement afin de réduire la surface de la voile. Malheureusement, la corde de l’enrouleur s’est prise dans un taquet situé à la proue et bloqua complètement. Danielle utilisait le treuil pour tirer la vieille corde et celle-ci rompit sous la force appliquée. Nous étions au début de mai et les vagues montaient par-dessus la proue se brisant sur le pont à l’avant du bateau. La température de l’eau était d’environ 9 degrés Celsius (~50F) et l’un de nous devait aller à l’avant pour déprendre la corde et la rattacher. J’ai alors dit à Danielle de prendre la roue pendant que je vais à la proue m’occuper de la corde mais le bateau gitait très fortement. Danielle me regarda comme si j’étais le directeur de ¨Survivors¨ et que je lui demandait de manger une assiette pleine de vers gluants et bien vivants. Pantoute! fut sa réponse. Et la voilà partie rampant jusqu’à la proue comme une combattante allant attaquer l’ennemi avec ses mains nues.
Une fois à la proue, elle due se mettre a plat ventre avec les jambes écartées afin de ne pas être projetée par-dessus bord par le tangage du bateau pendant que Stamina plongeait dans les vagues. Les choses se sont compliquées encore plus mais pour faire une histoire courte, Danielle s’est retrouvée à passer entre 10 et 20 minutes à la proue à se faire arroser par les vagues dont la température était légèrement supérieur au point de congélation jusqu’à ce que finalement elle finisse par réparer la corde et à enrouler la voile avant. Tout cela parce que elle éprouve un ¨malaise¨ lorsque le bateau penche! Croyez-moi, Danielle n’a PAS peur de l’eau!

Danielle est très intelligente et comprend très bien qu’un voilier est conçu et fabriqué pour giter et que cette position est complètement normale. Nous n’avons aucune idée pourquoi certaine personnes ne peuvent pas endurer la gite d’un voilier mais le sentiment qui se rapproche le plus de ce phénomène serait le vertige. Pourquoi sommes-nous capable de marcher sur le bord d’un trottoir mais non pas une poutre de la même largeur à 50 mètres dans les airs? Aucune raison rationnelle autre que le fait que le cerveau et notre système d’équilibre ne peuvent pas faire avec une telle situation. C’est la même chose avec le gitage. Certaine personne ont aucun problème avec cela alors que d’autre vienne complètement en sueur.
Donc avec le paramètre de gite dans l’équation, le choix naturel est un catamaran. Avec un poids de plus de 11,000 kg, d’une longueur de 13 m et une largeur de 7 m c’est la stabilité sur un plateau d’argent. En fait, le bateau est peut-être un peu trop stable. La nuit, à l’ancre il est quelques fois difficile de sentir le mauvais temps et cela peut mener à de fâcheuses situations surtout lorsque l’ancre glisse.

Nous avons acheté Chocobo en Décembre 2005 and après deux ans à en profiter et à le préparer nous sommes enfin prêt pour l’aventure de notre vie.
Pour avoir un suivi sur l'aventure qui commence, visitez nous une fois de temps en temps sur notre site WEB.